AFP/AFP/Archives - L'institutrice du petit Khoren, retrouvé pendu
accidentellement alors qu'il avait été exclu de sa classe à Arles, a tenté,
souvent confusément, de s'expliquer devant le tribunal correctionnel
Le tribunal correctionnel de Tarascon examine mardi la
responsabilité d'une enseignante de primaire, dont un élève de 11 ans s'était
pendu accidentellement alors qu'il avait été exclu de la classe.
Laissé seul 45 mn dans un couloir
Le 26 mai 2011, Khoren Grimaldi, un élève de CM2, qui refusait de faire son
travail, avait été exclu vers 09H00 de sa classe de l'Ecole Anne-Frank à Arles.
Trois-quart d'heure plus tard l'enfant avait été retrouvé inconscient, pendu par
son T-shirt à une patère du couloir. En arrêt cardio-respiratoire, l'élève
n'avait pu être réanimé malgré un massage cardiaque pratiqué par les enseignants
de l'école. Il devait décéder quatre jours plus tard à l'hôpital de la Timone à
Marseille où il avait été transféré.
Selon l'avocat de la partie-civile, le bâtonnier de L'Ordre des avocats de
Tarascon, Louis Sayn-Urpar, "Khoren a été laissé 45 mn sans surveillance" ayant
même été "rejeté" alors qu'il avait demandé à deux reprises à sa maîtresse de
pouvoir regagner sa place en classe.
Selon lui, les débats devant le tribunal devraient tourner autour de la
question de "l'obligation de surveillance": "La réglementation départementale
dit que les enfants ne doivent pas rester sans surveillance. Lorsqu'un élève est
puni, cette surveillance doit être renforcée", estime-t-il.
"Dans la classe d'à côté, une enseignante qui avait elle aussi puni un élève,
l'avait fait assoir sur une chaise face à la porte entr'ouverte", ajoute ainsi
Me Sayn-Urpar.
L'avocat de l'enseignante, qui exerce toujours dans la même école arlésienne,
n'a pu être joint par l'AFP.
L'autopsie a révélé que Khoren avait succombé à un ?dème cérébral, la
compression des carotides ayant entraîné une asphyxie par manque d'afflux
sanguin.
Un procès pour que "ça n'arrive plus"
Très vite l'enquête a conclu à "un jeu qui a mal tourné", a expliqué l'avocat
de la partie civile, expliquant que le garçon présenté comme "bon élève,
facétieux et aimant faire rire ses camarades" avait très probablement pris la
maîtresse au mot, après qu"'elle lui eut dit +tu es inutile, va rejoindre les
manteaux+".
Selon Me Sayn-Urpar, Khoren a dû perdre connaissance après s'être accroché à
la patère et s'étrangler sous l'effet de son poids.
Le bâtonnier affirme que la volonté de la famille est que cette audience
serve d'exemple "pour que ça n'arrive plus". "La famille Grimaldi attend de ce
procès que la règlementation sur la surveillance des élèves soit durcie et que
la formation des maîtres soit renforcée sur ce point", explique-t-il.
Les magistrats du tribunal correctionnel de Tarascon devraient mettre leur
décision en délibéré.
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